Le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) porté par l’établissement public Grand-Orly Seine Bièvre va redéfinir en profondeur le visage de nos quartiers pour les décennies à venir. Ce document, technique en apparence, a des conséquences très concrètes pour la vie quotidienne : hauteur des immeubles, préservation des espaces verts, densité urbaine, circulation, logement…
À travers ce PLUi, c’est le modèle de ville que nous voulons pour demain qui est en jeu.
Notre association citoyenne, Nous, le Kremlin-Bicêtre, a pris le temps d’analyser les documents disponibles. Et nous lançons l’alerte : le PLUi actuel engage le Kremlin-Bicêtre sur une trajectoire préoccupante, en rupture avec les enjeux climatiques, les besoins des habitants, et les engagements passés.
15 à 18 mètres, et bientôt 15 étages ?
L’un des choix les plus choquants du PLUi est la hausse de la hauteur maximale autorisée pour les constructions :
De 15 à 18 mètres, soit environ un étage supplémentaire autorisé partout où cela s’applique.
Mais au-delà de ce chiffre, c’est l’esprit global du document qui est problématique : le PLUi encourage la densification verticale, souvent au détriment du cadre de vie.
Le projet de l’entrée de ville sud-ouest, autour du quartier Schuman, en est une parfaite illustration.
Ce secteur résidentiel, à l’origine composé de maisons et de petits immeubles, va être transformé avec l’arrivée d’immeubles allant jusqu’à 15 étages. Le tout présenté comme une “vitrine moderne” à l’entrée de ville.
Cette vision nous semble hors-sol :
- Aucune étude d’impact environnemental sérieuse,
- Aucune stratégie d’adaptation des services publics,
- Aucun débat public digne de ce nom,
- Et une rupture brutale avec l’identité du quartier.
Et l’îlot Rossel ? Le grand flou entretenu
Le devenir de la résidence de l’îlot Rossel est toujours entouré de silence.
Alors que les rumeurs de requalification se multiplient, aucune mention précise n’apparaît dans le PLUi. Ce silence interroge. Il fragilise les habitants et laisse la porte ouverte à des projets mal encadrés.
Un urbanisme à rebours des urgences écologiques
Le PLUi devrait être l’occasion de répondre aux défis climatiques. Mais rien, dans ce document, ne garantit :
• la préservation des rares espaces de pleine terre du Kremlin-Bicêtre,
• la limitation des îlots de chaleur urbains,
• la désartificialisation progressive des sols,
• ou l’intégration de trames vertes interconnectées.
Pire : les mesures proposées vont souvent dans le sens contraire.
Ce PLUi institutionnalise un modèle de ville dense, minéralisée, sans respiration.
Ce que nous demandons
En tant qu’association citoyenne, nous ne sommes ni anti-logement, ni anti-évolution.
Mais nous sommes pour une ville à taille humaine, écologique, solidaire, et surtout co-construite avec ses habitants.
C’est pourquoi nous demandons :
1. Un moratoire sur toute augmentation de la hauteur maximale autorisée, le temps d’un débat local.
2. Des ateliers citoyens ouverts dans chaque quartier, sur le PLUi et ses conséquences.
3. La sanctuarisation des espaces de pleine terre existants.
4. Une révision complète des orientations locales du PLUi au Kremlin-Bicêtre, pour intégrer pleinement les enjeux climatiques, sociaux et démocratiques.
Un autre avenir est possible
Nous refusons un urbanisme imposé d’en haut, qui oublie celles et ceux qui vivent ici.
Nous voulons une ville respirable, juste, verte et accueillante.
Et cela passe par un urbanisme démocratique, respectueux du passé, conscient des enjeux de demain.
Le PLUi, en l’état, n’est pas acceptable. Nous appelons à sa révision urgente.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Nous ne voulons pas imposer un point de vue.
Mais nous refusons que le silence remplace le débat.
Alors, nous vous posons simplement deux questions :
- Qu’en pensez-vous ?
- Quel modèle de ville souhaitez-vous pour demain ?
- Le PLUI vous semble-t-il à la hauteur des enjeux ?